mercredi 18 avril 2007

En passant par Belize pour rejoindre le Guatemala

Récit d'une partie de la nuit en bus, entre la frontière du Mexique et Belize City, capitale de l'état du même nom, où, le guide du Routard le précise avec raison (Au fait, merci Christa pour le livre...), qu'il n'y a vraiment pas grand chose à faire (dans la ville elle-même, parce les îles avoisinantes regorgent de splendeurs dit-on...).
Incertitude déjà sur le départ... En effet, le chauffeur et son assistant, 2 blacks bien costauds (je le note parce qu'au Mexique on voit très peu de blacks), s'affairent autour d'un capot relevé. On ne peut pas les rater, le capot se trouve à côté du siège du chauffeur. Boite de vitesse, réglage du ralentie, en tout cas ça les occupe, mais cela ne les inquiète en rien, le départ aura lieu à l'heure. John J. Hopkins, l'Américain paumé qui ne lâche jamais ni sa carte de l'Amérique Centrale ni sa bière (à 4 h de l'aprem...) - et oui, parce qu'il ne se souvient jamais où il doit aller, alors une carte c'est bien pratique, non ? - John J. et moi donc manifestons un optimisme beaucoup plus nuancé... Et bien, nous avions tort, départ dans les temps (enfin presque), et le bus se remplit petit à petit, au gré d'arrêt dont la logique nous échappe complètement (à force s'habitue...), d'une foule bigarrée, non pas black-blanc-beurre comme chez nous, mais black, latino et métis. Travailleurs frontaliers regagnant leur foyers, voyageurs (on est 2 gringos dans le bus, c'est tout), réfugiés de pays d'Amérique Centrale, il y a de tout. Notamment un homme d'une quarantaine d'annés, au visage buriné par le soleil, aux yeux d'un vert clair assez surprenant dans ses contrées exotiques. Il me fait penser à certains Turcs croisés du côté de Bodrum en 2001... Cet homme est chez lui, il passe la frontière à coup de grande claque dans le dos pour les douaniers, qui ne semblent pas s'en ofusquer... Je n'ose lui demander d'où il vient, qui il est, où il va... Le mystère restera entier.
Au passage de la frontière le douanier mexicain me soulage de 100 Pesos (50 francs, 7Euros 50), me garantissant qu'à mon retour en terre mexicaine on en me demandera rien. C'est bizarre mais plus il le dit, moins je le crois... Le voyage continue, le bus se rempissant de plus en plus, certains passagers voyageant debout, un groupe de 3 jeunes parlant haut et fort en ce créole anglophone, dont je saisis quelques brides, particulièrement un mot qui revient très très fréquement : "Fucking..."
Arrivée prévue vers 20H30 à destination (départ vers 17H30), soit 3 H pour parcourir plus de 390 KM, d'après le panneau que je viens d'apercevoir (pourvu qu'il compte en KM et pas en Miles ici... Après tout, ils parlent bien anglais, on ne sait jamais !). Avec toujours autant d'arrêts au milieu de rien du tout : certains montent, d'autres descendent, mais où vont-ils ? Et comment fait notre assistant chauffeurs pour s'adresser à ceux qui viennent de monter, en reconnaissant ceux qui se sont déjà acquittés de leur dû ? (Et oui, il fait nuit, les ampoules du plafonnier ne diffusent qu'une faible lueur, quand elles acceptent de fonctionner, et ils sont presque tous noirs là-dedans !!! Chapeau, un vrai pro ce type !)
Au cours d'un bref arrêt le chauffeur me confirme l'heure d'arrivée. Décidément les lois de l'arithmétique tropicale et le calcul des vitesses suivent des logiques pour nous bien ésotériques.
L'animation des 3 jeunes créoles lassent un peu tout le monde : bien bruyants, ils reprennent en coeur et à tue-tête chaque chanson diffusée par les hauts-parleurs de notre véhicule, un "school bus" américain reconverti en transport d'adultes. Enfin ils sortent du bus et la fin du voyage bénéficie d'un niveau sonore plus serein (malgré les hauts-parleurs-hurleurs qui, eux, ne décolèrent pas, encore furieux contre les 3 jeunes qui voulaient leur voler la vedette! Ou alors est-ce pour éviter un endormissement malheureux à notre chauffeur ?).
Arrivée à Belize city avec une bonne heure de retard (ou deux je ne sais plus, trop occupé à savourer ce voyage au bout de la nuit tropicale, la lune presque pleine, l'horizon enflammé par un coucher de soleil aussi rose que les plumes des flamands pour regarder ma montre) . Comme quoi, finalement, les lois de l'arythmétique font preuve d'une certaine universalité, malgré l'optimisme local...
Le lendemain départ pour Florès, après avoir échappé aux griffes d'un rasta-man me promettant une réduction sur le ticket de bus si je lui payait un petit-déj... Il a quand même gardé mon billet de 200 pesos au moins 40 minutes dans sa poches avant que je ne réussisse à le lui reprendre... Tikal m'attend, je serai au RV...

1 commentaire:

benoit a dit…

Salut Christophe, merci d'avoir ete si productif, que d'aventures conté avec toujours autant d'humour et de style. Multicarte le gars, plongée, surf, jungle!! impressionnant.

En tout cas la description de la jungle est au point, je surveillais qu'une mygale ne me tombe pas dessus en te lisant. Et puis cette photo avec la planche sous le bras... j'en reve, vivement donc nos prochaines sessions, si jamais il n'y a pas trop de vagues, on en aura à se raconter!!

A part ça, mauvaise nouvelle, on ne peut apparement pas mettre de legendes sur les photos, il faut donc se rabattre sur les rajouts en bas de page ou coller la legende au coeur du texte à coté de la photo... on a vraiment pas des vies faciles hein?!

Bonne route compañero mochilero